Le siège du vélo couché
Tout ou presque pourrait aller, de la selle de cheval au fauteuil de salon, mais autant fabriquer quelque chose de confortable.
Ce qu'on voit le plus sur les vélos couchés, ce sont les sièges dit "anatomiques",
en forme de C légèrement cambré en son milieu.
Pour le profile, je me suis inspiré des plans et des instructions mis
en ligne par Edgar K. Atkins de Atom Bikes.
J'ai puisé dans des panneaux d'aggloméré récupérés dans ma rue (merci les encombrants).
Profile inversé de siege anatomique.
Profile de moulage.
Avec ce profile inversé, l'idée est de mettre en forme des couches de contre-plaqué encollées et pressées
sur la forme. J'essaierai peut-être aussi avec une tôle d'aluminium de 2mm d'épaisseur, mise en forme par effet de levier
dans ma presse d'atelier.
Les plaques de contreplaqué sous presses.
Encollage sous presses.
Brut de décoffrage.
Le siege après une première découpe.
Mouaipff!! Peut mieux faire... en plus simple et plus confortable...
J'ai complètement baclé la préparation, j'avais du contreplaqué de 5mm (de récupe, c'est ce qui se trouve le plus facilement), je l'ai fait tremper une demi-heure dans un fond d'eau chaude (baignoire)
pour le ramollir avant de le cintrer sur le moule, mais ça n'a pas suffit, il a un peu craqué par endroits.
Ça tient quand même. Je passe à la peinture et à la sellerie (une touche de tapis de mousse bon marché collé par morceaux)
L'idée de laisser des vides, c'est pour que le siège soit un peu aéré, on verra ce que ça donnera.
Le siege en peinture.
Montage final sur le Décantop.
La touche de mousse stylée.
Une autre série de sièges
Certains recommandent deux couches de contreplaqué cintrable de 6mm (tous les plis ayant la même orientation). D'autres recommandent de faire tremper plus longtemps (4 heures ou une nuit) trois couches de contreplaqué normal de 5mm d'épaisseur.
Aussi, la cambrure sur ce siège est un peu exagérée, je vais essayer des côtes moins prononcées trouvées sur le forum du vélo couché.
X Y
0 0
48 83
78 117
93 127
144 140
195 137
265 134
345 138
441 150
526 145
588 120
638 86
689 43
745 0
Tant qu'à refaire un moule, je vais le faire en creux, ce sera plus simple et il y aura besoin de moins de presses.
Dans un creux, le contreplaqué sera naturellement repoussé par les courbes du moules concave.
Découpe des profiles dans de l'agglo.
Collage avec des entretoises.
Une couche de finition pour égaliser les appuis.
La construction de ce moule ne demande pas plus d'effort, mais par contre, il est beaucoup plus simple à utiliser.
Seules deux presses suffisent à plaquer les feuilles de contreplaquer sur tout le moule.
Il suffit de les placer sur les creux des deux courbes. Pour une meilleure mise en forme, les presses en bois peuvent être profilées
de façon à épouser la courbe des creux.
La finition avec un mince panneau de fibres de bois collé et cloué sur les profiles du moule permet d'égaliser le profile d'ensemble.
Ça permet aussi d'essayer le siège en vrai, pour tester différents angles d'inclinaison en vue de son placement dans une construction future.
Le calage des feuilles de contreplaqué est beaucoup plus simple en creux.
On peut commencer avec les deux cales de base, et affiner avec plus de serre-joints.
Encollages
Pour avoir essayé une fois un encollage à la colle à bois (blanche), je peux confirmer que le
lamellé reste trop souple, trop mou.
Une colle epoxy bi-composants (résine et durcisseur) donne un résultat beaucoup
plus rigide et permet aussi d'imperméabiliser le bois.
L'époxy R123 (collantes comme du miel liquide, environ une mesure de durcisseur pour deux mesures de résine) fonctionne bien avec un temps de séchage long
(entre un et 3 jours selon la température ambiante).
Ça colle vraiment très fort (difficile à nettoyer, donc bâcher et
penser aux gants et vieux habits de bricolage). L'aspect final de la colle est transparent, très dur et rigide.
Pour le contreplaqué, 3 plis de 5mm font une bonne épaisseur, mais le 5mm a tendance à se briser lors du cintrage, même après
une nuit dans la baignoire (mais cela ne pose pas trop problèmes, une fois prise dedans, la colle époxy comble et renforce les fissures).
Mais pour un beau résultat et moins de retouches (ponçage), je pense que 4 plis de 3mm se cintreraient mieux.
On cintre d'abord tous les plis mouillés, pendant une journée ou deux, que ça sèche un peu.
Ensuite, on sort tous les plis pour qu'ils sèchent vraiment, avant de les encoller un à un en les plaçant dans le moule
(qu'il faut protéger avec un film de gros sac plastique) au fur et à mesure.
Le siège brut de décoffrage.
Cette fois-ci, je veux expérimenter avec autre chose que du tapis mousse. Va quand même falloir convaincre
madame et aussi le marmot qui ira devant. Donc, le confort avant tout.
Sur tous les forums, on retrouve le nom d'une boîte Hollandaise,
Ventisit, avec un matériaux soit-disant indétronable, le ACS10, une espèce de
filet synthétique à mailles gonflées en trois dimensions par des fibres intercalaires.
Léger, super respirant, n'absorbe pas l'eau, confortable etc... beaucoup ne jurent que par ce produit.
Malheureusement, il semblait difficile de trouver le textile brut pour une fabrication maison.
Mais au hasard de mes recherches sur le web, (je cherchais de la toile de tente ripstop pour faire une protection pluie), je suis tombé
sur un site Allemand spécialisé dans les textiles techniques -
extremtextil.de. Et sur leur catalogue, je trouve quelque chose qui y ressemble (3D mesh en 8mm d'épaisseur).
J'en ai acheté 1 mètre pour voir, et c'est tout simplement génial, tout en étant 5x moins cher que les morceaux proposés
chez Ventisit. Les grosses mailles sont faciles à coudre au gros fil, pour mettre en forme, pour créer des sur-épaisseurs etc...
Le filet à mailles en 3 dimensions, 8mm d'épaisseur.
Coutures assez basique pour mettre en forme sur une âme en deux couches.
Un premier boudin fait en 4 épaisseurs.
Pour le siège enfant, j'essaie de faire une forme un peu plus creusée,
avec des bourrelets sur le tour, un léger sillon pour la colonne vertébrale, et une mise en forme de selle pour l'entre-jambe.
Pour cela, il suffit de placer des surépaisseurs aux bons endroits, cousues avec du gros fil nylon.
Préparation des couches internes (pour avoir une mise en forme).
Couture pour faire tenir l'ensemble.
Couture des plis de renforts pour faire une cuvette.
Une fois l'âme prête, je l'enroule dans l'enveloppe extérieure.
Je referme avec une couture au milieu, et je découpe le filet là où ça ferait des surplis, pour que tout s'ajuste.
Une fois tout cousu, ça prend la bonne forme.
Le siège terminé, quatre épaisseurs en tout, avec des petits renfort à 5 ou 6.
Les mousses ont été percées/fondues avec un gros tournevis plat chauffé au briquet.
Détail de la sellerie, sangles ajustables
pour le petit.
Les mousses de sièges sont tenues au velcro
(autocollant sur le bois, cousu sur les mousses).